Andrea est arrivée à la salle de bal.

Naïve comme une fleur, l’Allemande était pleinement distraite par le décor autour. Elle prenait sa marche, en direction de n’importe quel endroit ses pieds allaient mener… Et durant sa marche, un gros bruit. Très probablement une explosion, comme quoi Andrea décida de rester collée contre les murs pour éviter de tomber. Elle savait qu’elle n’était pas toute seule, mais on dirait bien qu’elle n’était pas la seule invitée. Peut-être que cet invité en particulier avait l’humeur explosif et qu’il avait décidé de balancer une table contre un mur… c’était ce que l’Exorciste espérait, au moins. Ça, ou peut-être que c’est une maison hantée.

Au moment même de s’y rendre dans la salle du bal, 12 coups ont soudainement sonné… provenant de… Pardon? Y’a pas d’horloge? Y’a rien pour savoir d’où provenaient les sons. Un peu plus, ça finirait bien à effrayer Andrea. Au moins, elle a bien assumé d’une chose; il devrait être minuit. Elle a compté les coups, c’est bien utile de savoir l’heure, si ce n’était pas pour causer un tremblement.

Finalement décidée à regarder au loin, elle aperçoit une tête particulière pour elle. Elle se demanda si c’était bien qui elle pensait que c’était, donc elle s’approcha lentement de la personne par derrière… comme quoi, cette personne sort rapidement son arme pour pointer la lame vers sa gorge. Ah, cette violence en guise de bienvenue. C’était bien lui.

- Tu fous quoi là, toi ? Pour une fois que je ne t’avais pas dans les pattes. Et ne me dit pas que tu as eu une lettre aussi, sinon j’te dégomme.

Andrea sourit nerveusement. C’était presque. L’étonnement s’était pointé dans l’esprit de l’Allemande, mais elle n’a point laissé paraître. C’est avec ce sourire qu’elle le salua.

- Bonsoir, Kanda. Je pourrais te poser la même question, mais quelle surprise de te voir, aussi.

Ignorant temporairement la question, ses yeux regardèrent la lame pointée vers sa gorge pour plusieurs secondes. Ça l’intimidait, mais pas plus que le regard que Kanda lui donnait.

- Tu pourrais baisser ton Innocence maintenant, comme quoi quelqu’un pourrait se blesser inutilement, et ce quelqu’un ne veut absolument pas finir blessé. Même si ma propre réponse silencieuse risque de ne pas te plaire. Je t’en prie.

Sans même attendre sa réponse, elle recula de plusieurs pas pour s’éloigner de la lame, les mains toujours levées. Même pour sauver sa propre tête elle n’allait pas toucher l’arme du Maréchal. Ce serait signer son arrêt de mort apparemment.

- Donc, j’imagine que je ne suis pas la seule à recevoir une lettre bizarre.

Et il y en avait probablement beaucoup plus qu'elle ne le pensait.

Bien sûr que Kanda serait heureux de la voir. Le regard qu’il lui lançait depuis qu’il a remarqué sa présence en fait une belle preuve. Notez le sarcasme… Quoique, s’il  n’était pas heureux de voir quelqu’un, surtout de sa propre unité, Andrea, elle, l’était. Un peu. Juste un petit peu. Même s’il fait peur, c’est un peu rassurant de voir un visage familier.

- Non. Et t’es pas la seule à t’être montrée con pour avoir accepté de venir ici.

Elle détourna le regard, mais l’envie irrésistible de lancer un « Comme toi? » d’une manière calme mais brusque était vraiment présente. Baissant les mains pour pouvoir en pincer une pour se contrôler, elle se félicita quand même de ne pas l’avoir sorti, cette phrase. Il avait déjà baissé son Innocence, pas besoin qu’il le relève. Elle sentait toujours son regard sur elle et évita un instant son regard.

- Elle disait quoi ta lettre pour que tu te fasses avoir comme ça ?

- Une partage de connaissances autour d’une partie d’échec ?

Ce n’était que la pure vérité. Pourquoi elle le lui mentirait la raison de sa présence? C’est son Maréchal, et puis Andrea est certaine qu’il saurait que trop vite si elle essayait même de mentir. Elle haussa donc les épaules, assumant qu’il avait reçu une lettre similaire. Qui sait, ce « dévoué serviteur » était assez intelligent pour mettre un peu de ses intentions dans ses lettres d’invitation pour ses invités. Mauvais signe.

- Mais peu importe. On ne peut pas rester là. Je file vers l’endroit de l’explosion. Tu es libre de me suivre mais je te préviens. Je ne jouerai pas à la nourrice.

Andrea le regarda partir par la suite. La silhouette de Kanda rapetissait et finissait par disparaître de son champ de vision. Elle n’avait pas bougé d’un poil. Devrait-elle le suivre ou non, malgré l’invitation évidente? Même si sa première pensée était que bien sûr elle devait le suivre, elle avait un peu le sentiment qu’elle devrait aussi éviter ça. Ce n’était qu’un instant, bien sûr. Si elle avait Kanda à ses côtés, elle se sentira au moins en sécurité d’être avec quelqu’un de confiance. La partie de la nourrice est partie bien au-dessus de sa tête; elle est plus vieille que lui et n’a techniquement pas besoin de quelqu’un pour la surveiller, encore moins quelqu’un plus jeune qu’elle.

Elle allait le rejoindre vers l’endroit de l’explosion mais…

On dirait bien que l’Allemande a hésité trop longtemps. Quelques battements de cil et elle se trouva… pas dans l’endroit prévu. Confusion de la jeune dame.

Andrea a été téléportée contre son gré vers l’Amphithéatre.