- Miss Standish ?
- Un des cardinal demande des éclaircissements sur votre mission Finlandaise.
- Mon rapport n'était pas suffisamment clair ?
- Si bien sûr mais le Cardinal souhaiterait savoir ce qui s'est passé à Paris. Après tout c'est là-bas que devait se trouver la cible.
- Eh bien il s'avère qu'une cible en fuite ne reste pas souvent longtemps au même endroit. Et le Professeur Droski était loin d'être un imbécile. Heureusement je possède un réseau suffisamment vaste et il m'a été assez facile de retrouver sa trace.
- La cardinal demande un rapport détaillé des événements de Paris.
- Il doit vraiment aimer la paperasse inutile dans ce cas. Très bien Miss, servons lui quelque chose qui lui fera passer l'envie de redemander ce genre de choses. Prenez votre plus belle plume. Je dois dire que mon épisode parisien fut bref, mais plein d'intérêts. Peu après avoir reçu l'ordre de traquer le professeur Droski, je me suis rendu à Paris, dernier lieu connu de résidence de ma cible..."
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Paris, ville de romantisme, de culture, gastronomie, de tourisme et que sais-je encore. Je dois admettre que cette ville n'est pas dénuée de charme, enfin du moins, certains quartiers. Malheureusement je ne suis pas ici pour jouer aux touristes mais pour une raison moins réjouissante. Bien que je m'y attendait, savoir qui ma cible à déjà fui la ville et peut-être même le pays me contrarie. L'Administration Centrale pourrait au moins faire l'effort de donner des informations à jour. Enfin, c'est une question d'habitude j'imagine. Je ne me suis pas laissé abattre et j'ai fait travailler mon large réseau d'informateurs dans la ville pour essayer de mettre la main sur des informations, jusque là malheureusement sans succès. Après une énième rencontre infructueuse je décide de faire un crochet par ma chambre d’hôtel pour me rafraîchir. En arrivant sur place, une femme m'interpelle.
"Bonjour Commandant." me dit-elle. Une femme sans trait particulier, qui passerait inaperçu sans problème. Une très bonne espionne en somme et une excellent responsable de réseau d'informateurs.
"- Bonjour Miss Rousseau. Quelle agréable surprise de vous croiser ici. Je vois que même l'endroit ou je dors ne vous est pas inconnu. Comme d'habitude je suis impressionné. Vous avez quelque chose pour moi peut-être ?
- A propos de ce Droski que vous recherchez partout en ville ? Je n'ai rien pour vous. Mais un des mes hommes en revanche...
- Vous ne me décevez jamais. Quel sera le prix de cette information ?
- Les cabarets de Montmartre sont des lieux ou de nombreuses têtes passent et divulguent des informations juteuses. Si l'un des patrons acceptait de partager ces trésors avec moi, je pourrai décider de vous aider.
- Considérez cet avantage comme vôtre Miss Rousseau dès aujourd'hui.
- Ravie de l'entendre. Si vous y parvenez mon homme vous attendra dans un bar de Montmartre, le Chaudron Lunaire. Bonne journée Commandant."
Miss Rousseau me salue avec un sourire et disparaît au coin de la rue suivante. Il existe bien des merveilles à Paris. Je prends donc la direction du quartier Montmartre. Hors de question de laisser passer la seule opportunité d'information qui s'est présentée. Ce quartier possède un cachet particulier avec ses grands immeubles blancs, ses larges routes pavées et ses petites venelles tortueuses. Je marche dans la rue avant de tomber devant un cabaret assez imposant. L'enseigne promet monts et merveilles et le nom de l'établissement m'arrache un sourire. La Nouvelle Ève. La Bible est prétexte à tout j'imagine. J'entre dans le cabaret et une lumière tamisée ainsi qu'une ambiance chaleureuse m'accueillent. Un homme en tenue de serveur s'affaire derrière le comptoir de l'accueil puis tourne la tête vers moi:
"Bonjour Monsieur et bienvenue. Vous arrivez trop tôt pour les représentations mais notre barman sera ravi de vous servir un rafraîchissement." me dit-il avec courtoisie. J'affiche un air aimable et avance vers le comptoir avec aplomb.
"- Je ne suis pas ici pour vos spectacles j'en ai peur. Je dois voir votre directeur pour parler affaires.
- Je crains que Monsieur le Directeur ne soit occupé et ne puisse vous recevoir." Je souris à l'homme et glisse un billet de cent francs sur le comptoir. Celui-ci hésite une seconde puis l'escamote et me fais signe de le suivre. Arrivé devant le bureau, il m'annonce et me fait entrer. Je m'avance vers l'homme pour lui serrer la main et celui-ci me fais signe de m'asseoir avec un sourire commercial.
"- Vous souhaitiez me voir Monsieur... ?
- Alexander. Je suis ici pour une raison précise. J'ai cru comprendre que vous possédiez le cabaret le plus rentable et le plus connu de tout Montmartre.
- En effet et c'est une grande fierté ! Nous accueillons souvent des célébrités ainsi que des personnalités politiques. Notre cabaret est connu dans toute l'Europe !
- Sacré palmarès je dois l'avouer. Et c'est bien pour ça que je viens vous voir et pas l'un de vos concurrents.
- Et de quoi parle t-on exactement ?
- Eh bien des informations qui circulent ! Du bouche à oreille, des potins, des secrets ! Quoi d'autre ?
- Je suis navré mais le respect de l'intimité de chacun est notre devise Monsieur Alexander.
- Allons ne me sortez pas ce genre de discours ridicule, nous savons tous les deux que tous se monnaye. Je suis prêt à vous offrir une récompense en échange de votre coopération.
- Le cabaret n'a pas besoin d'argent, notre chiffre d'affaire est bien suffisant et je doute que vous sachiez danser.
- Pas au niveau exigé j'en ai peur. En revanche j'ai entendu parler de cette danseuse dont tous le monde vante les mérites et qui attire les foules. Une danseuse qui travaille chez votre concurrent le plus sérieux..."
L'homme garde le silence mais je vois qu'une étincelle d'intérêt vient de s'allumer dans ses yeux.
"- Elle et vous méritez qu'elle travaille dans ce cabaret ne croyez vous pas ?
- Eh bien je dois admettre que ce serait un ajout particulièrement opportun.
- Dois-je en déduire que nous avons un accord Monsieur ?" Le directeur ne dis pas un mot mais me tends la main avec un sourire. Je lui serre la main et lui rend son sourire.
Le reste de l'opération fut une véritable promenade. En général, les danseuses n'ont pas l'emploi le plus stable du monde. En faisant miroiter une meilleure paye, un logement luxueux près de son lieu de travail et une avance sur salaire relativement conséquente, la nouvelle employée de La Nouvelle Ève n'a pas hésité longtemps.
Et me voilà le lendemain soir, profitant de la douceur ambiante et déambulant tranquillement dans les rues de Paris. Au bout d'un certain temps je finis par trouver la fameuse ruelle dans laquelle le bar est censé être niché. Il faut vraiment être un habitué pour connaitre ce genre d'endroit. Je remarque une boutique face à l'établissement que je cherche. Une sorte d'apothicaire, peut être là où les danseuses viennent acheter des produits miraculeux. Je ris sous cape et pousse le battant de l'imposante porte en bois du Chaudron Lunaire. Loin de ce que j'imaginais, à savoir un bouge miteux avec deux poivrots allongés sous les tables vermoulues, je me retrouve dans un endroit d'une classe certaine. Les lieux sont sobrement quoi que savamment décorés, avec goût même. Qui aurait cru que l'on trouverait un endroit comme celui-ci dans une minuscule ruelle ? Derrière le comptoir en bois massif se trouve une jeune femme avec de longs cheveux noirs avec une élégance tout en retenue à l'image de ce lieu. Je me défais de mon pardessus pour le suspendre au porte-manteau à côté de la porte. Je remarque quelques clients attablés loin de l'entrée et un homme accoudé au comptoir. Aucun ne me prête véritablement attention et j'en suis heureux. Si je veux attirer l'attention je n'ai qu'à simplement revêtir mon uniforme de Crow mais cela jouerait contre moi actuellement.
Je m'approche donc du comptoir et m'assied à une distance respectable de l'autre homme puis fais signe à la serveuse.
"Bonsoir Miss, charmant endroit. Le propriétaire des lieux à beaucoup de goût." dis-je avec un sourire aimable. "Je souhaiterai boire un whisky s'il vous plait. Quelque chose de bon, pas ce que vous avez servi à cet homme et que j’appellerai à peine un breuvage." lui soufflé-je. Après avoir passé ma commande je me tourne sur mon tabouret de manière à avoir l'ensemble de la salle dans mon champ de vision et j'en profite pour étudier la beauté des lieux en attendant mon informateur.
Dernière édition par Thomas Alexander le Mer 23 Mai - 21:20, édité 1 fois